Canada : la police de Calgary s'excuse auprès des personnes LGBT+
La police de Calgary, en Alberta (Canada) a présenté ses excuses auprès des personnes LGBT+, 49 ans après la dépénalisation de l'homosexualité. Pas trop tôt. Mais les personnes natives sont une fois de plus oubliées.
« Aujourd’hui, nous reconnaissons que, dans le passé, nos actions n’ont pas toujours démontré la compassion et le respect auxquels avaient droit les Calgariens de la communauté LGBT, des valeurs que prône notre service ». Le 27 juillet dernier, Roger Chaffin le chef de la police de Calgary en Alberta, a pris le micro pour faire amende honorable. « Il y a encore beaucoup de travail à faire afin que les membres de la communauté LGBT de Calgary aient complètement confiance en ses policiers ».
L’homme ne se cantonne pas à expliquer la longue histoire entre la police et les personnes LGBT+ par le fait que l’homosexualité était pénalisée il fut un temps. Il vise aussi la « culture au sein de l’organisation ».
Les associations ont répondu avec émotion à ces excuses, même si elles restent vigilantes : « Je pense que ça a été vraiment bien fait. Le discours faisait référence à différentes périodes de notre histoire. Le chef a parlé du passé, mais aussi du présent et du futur », a réagi le président de Fierté Calgary, Jason Kingsley, dans les colonnes de radio-canada.
Le Canada aime s’excuser
En 2016, Mark Saunders de la police de Toronto avait présenté ses excuses auprès des gays de sa ville, dans laquelle des descentes dans les saunas avaient été lancées par la police il y a près de 40 ans. En effet, le 5 février 1981, 300 clients et exploitants avaient été arrêtés lors d’un raid. Comme pour les émeutes de Stonewall à New-York, la première Pride de l’histoire de la ville avait été organisée suite à ces violences policières.
Le gouvernement fédéral, par la voix de Justin Trudeau, s’était excusé l’année dernière. Tout comme la ville de Montréal. « Nous avons collectivement honte que des Canadiens qui s’identifient comme étant lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, queers ou bispirituels aient été traités injustement, congédiés, empêchés d’avoir accès à des promotions, surveillés, arrêtés, condamnés ou agressivement couverts de honte, à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre », avait-il alors déclaré.
Ne pas s’arrêter en si bon chemin
Les personnes natives américaines aimeraient sans doute recevoir des excuses. Comme sa voisine la Colombie Britannique, l’Alberta fait régulièrement la Une des journaux pour les nombreux meurtres de femmes aborigènes qui, depuis des années, ne sont suivis d’aucune arrestation. Dans cette contrée, elles ont sept fois plus de chances d’être assassinées que les femmes blanches.
Les membres des premières nations ont d’ailleurs bien du mal à être entendu.e.s par la police. « La représentation c’est plus que de l’ordre du symbolique, a expliqué Muriel Stanley Venne, présidente de l’Institution de soutien aux femmes aborigènes d’Edmonton. Les femmes aborigènes luttent souvent pour être prises au sérieux pas les officiers de police blancs, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas être aidées quand il leur arrive quelque chose. »