Uyra Sodoma, la drag queen d'Amazonie qui sensibilise à la protection de l'environnement

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Interrogée par l'Agence France-Presse, cette drag queen consacre son temps à se rendre dans des petits villages isolés de l'Amazonie brésilienne pour sensibiliser les plus jeunes à la protection de la nature.

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Capture d'écran du compte Twitter de l'AFP - Twitter.com/afpfr

« À un moment de ma vie je me suis demandé comment je pourrais travailler en faveur de la préservation de l’environnement ». La réflexion menée par Emerson Munduruku, biologiste, la vingtaine, l’aura mené à faire du drag. Son personnage : Uyra Sodoma (Uyra est une abréviation d’Uirapuru, un oiseau d’Amazonie). Son temps est désormais dédié à aller à la rencontre des personnes qui vivent dans des villages isolés en Amazonie brésilienne pour sensibiliser la jeunesse à la protection de l’environnement qui l’entoure dans le cadre de projets éducatifs.

« Je le faisais d’un point de vue scientifique, mais je me suis rendu compte que la perspective sociale était aussi importante », a-t-il expliqué au fil d’un entretien téléphonique accordé à l’AFP depuis Manaus, la capitale de l’État d’Amazonie, et relayé par La Dépêche.

« J’ai ressenti la violence dans ma chair »

« J’ai passé six ans de ma vie à travailler avec des grenouilles et des lézards. Un jour, on m’a frappé à la sortie d’un bar parce que j’avais mis du rouge à lèvre et du crayon sur les yeux », raconte celui qui est originaire d’une tribu indienne. « J’ai ressenti la violence dans ma chair et j’ai commencé à me rapprocher de femmes, de travestis et à comprendre mieux les problèmes de racisme et d’homophobie. Je me suis connecté avec la ville et avec les gens. »

« Appréhender mon corps, mes désirs et mes angoisses. »

C’est alors Emerson Munduruku s’est épanoui dans la création de son personnage, Uyra Sodoma. Un costume de drag queen qui scintille par son aspect naturel, constitué à la fois de peintures et de matières organiques (feuilles, graines ou autres brindilles…), en constante évolution, qui lui demande à chaque fois une à deux heures de préparation.

« Uyra est toujours accueillie avec des réactions d’enchantement ou de peur (…). En ville, seuls certaines personnes sont ouvertes au dialogue. Dans les villages, le dialogue est plus spontané, il y a moins de distance, même ceux qui ont peur s’approchent pour discuter et les enfants sont très curieux », a-t-il décrit. Et Emerson Munduruku de confier : « Uyra a donné un nouveau sens à ma vie, elle me rend heureux et me permet de mieux appréhender mon corps, mes désirs et mes angoisses. »