« Hotel Artemis », « Hôtel Transylvanie 3 » et « Une pluie sans fin » : notre critique ciné de la semaine
Cette semaine, on pose nos valises dans deux hôtels bien différents (meurtre ou vacances, il faut choisir) et on prend une saucée loin d'être rafraîchissante.
Hotel Artemis
Réalisation : Drew Pearce
Action/Science-Fiction – États-Unis – 2018
Distribution : Jodie Foster (l’infirmière), Sterling K Brown (Waikiki), Sofia Boutella (Nice), Dave Bautista (Everest), Charlie Day (Acapulco), Brian Tyree Henry (Honolulu), Jenny Slate (Morgan), Zachary Quinto (Crosby Franklin), Jeff Goldblum (Niagara)
En 2028, Los Angeles fait face à des émeutes. Les frères Waikiki et Honolulu en profitent pour braquer une banque. L’attaque tourne mal, et blessés, ils se rendent à l’hôtel Artemis, un hôpital clandestin pour criminels.
Et s’il existait une clinique réservée aux malfrats, moyennant un cotisation ? C’est le point de départ de ce film d’action d’anticipation. Visuellement accrocheur, Hotel Artemis offre avec un certain bonheur son lot de scènes de combat et de fusillade, et d’autres, plus feutrées et sexy, d’une tueuse à gage en planque.
C’est Sofia Boutella, la Momie de Tom Cruise (et ancienne danseuse de Madonna) qui incarne cette professionnelle du meurtre. Elle poursuit ici gentiment son ascension à Hollywood.
Note : 3,5/5
Si le scénario ne sort pas des conventions du polar castagneur, le personnage de Jean Thomas, l’infirmière agoraphobe, compense avantageusement cette faiblesse. Avec ce rôle de petit bout de femme qui tient tête à ces criminels aguerris, Jodie Foster montre une fois de plus l’étendue de son talent. En donnant force et fragilité à son interprétation, elle fait un beau retour après cinq ans d’absence au cinéma.
Au final, sans être reversant, Hotel Artemis constitue un très honnête divertissement.
Hôtel Transylvanie 3 : Des vacances monstrueuses
Réalisation : Genndy Tartakovsky
Animation – États-Unis – 2018
Distribution : Adam Sandler (Dracula), Selena Gomez (Mavis), Kathryn Hahn (Ericka), Jim Gaffigan (Van Hesling), Kevin James (la créature de Frankenstein), David Spade (Griffin l’homme invisible), Steve Buscemi (Wayne le loup-garou)
Mavis, la fille de Drac, propose à son père de délaisser un temps son hôtel et de prendre des vacances. Ils embarquent avec tous leurs ami.e.s pour une croisière de monstres qui s’annonce fantastique. Drac va flasher sur la capitaine du navire, Ericka…
Et revoilà notre famille de vampires préférée ! Cette fois, changement de décor, direction le grand large. C’est que Dracula travaille trop au goût de sa fille adorée, il fallait au moins ça pour lui redonner le moral. Il n’en dit rien, mais la solitude lui pèse depuis le décès de son épouse, il y a plus d’un siècle…
Note : 4/5
Bon, on ne va rien spoiler en révélant que notre Drac finira par zinguer (comprenez avoir le coup de foudre) pour la capitaine humaine. De ce côté là, c’est cousu de fils blancs. En revanche, toute la drôlerie et l’inventivité qu’on trouvait dans les deux premiers opus sont toujours au rendez-vous. Gags désopilants et graphisme bigarré : c’est irrésistible !
Et même si ça aurait pu être un peu plus mordant (hihi), cette comédie familiale plaira à tous, de 5 à 3000 ans. À quand le prochain ? (Au rythme actuel, je dirais 2021, croisons les doigts !)
Une pluie sans fin
Réalisation : Dong Yue
Thriller – Chine – 2017
Distribution : Duan Yihong (Yu Guowei), Jiang Yiyan (Yanzi), Du Yuan (l’officier Zhang), Zheng Wei (Liu)
1997. Yu Guowei est chef de la sécurité à l’usine. Quand une femme est retrouvée assassinée, il décide d’enquêter de son côté, afin de coincer le tueur en série.
Pour son tout premier film, Dong Yue fait forte impression. Son thriller en impose par son atmosphère pesante et poisseuse. Son titre est parfaitement trouvé : la pluie est omniprésente et ajoute un peu plus de morosité, s’il en fallait encore.
Note : 3/5
L’histoire suit un homme qui va chercher à rendre justice, alors qu’il n’est pas policier, ni même concerné par les victimes. Ce dévouement va avoir des conséquences inattendues.
Si l’ensemble est cohérent et maîtrisé, on peut être dérouté par les directions prises par le réalisateur, qui se disperse un peu. Entre thriller, drame social et romance, tout ne s’emboîte pas très bien, d’où quelques longueurs et une fin un peu expédiée.
Ceci dit, ces défauts n’entachent pas l’ensemble qui vaut définitivement le coup d’œil.
Également à l’affiche cette semaine :
Mamma Mia ! Here We Go Again (réalisé par Ol Parker) : Ce deuxième volet revient sur la jeunesse de Donna et comment elle a rencontré ses trois prétendants. Si Meryl Streep est cette fois presque absente, les fans d’ABBA seront ravi.e.s de réentendre toutes ces mélodies magiques. Cette inoffensive bluette de carte postale, avec la clim, est idéale pour l’été !
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