Après l'homélie intégriste sur l'antenne de France Culture, les réactions s'enchaînent
Dimanche 15 juillet, l’archevêque d'Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, s'est livré à une messe aux relents intégristes sur l'antenne du service public. La radio a demandé à rencontrer le président de la Conférence des évêques de France.
France Culture réagit après l’homélie intégriste signée Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz. Dimanche 15 juillet, la radio de service public avait posé ses micros en Avignon dans le cadre du Festival de théatre annuel et laissé libre antenne à l’archevêque local pour la messe dominicale. Ce dernier avait alors profité de l’heure qui lui avait été octroyée pour se livrer à une messe durant laquelle la discrimination et les propos intégristes ont bénéficié d’un boulevard. Simone Veil, l’avortement, le mariage pour tous, la GPA, la PMA ou encore le suicide assisté et la théorie du genre… aucun sujet n’avait été tabou pour Mgr Cattenoz, qui avait déversé d’intolérables propos sur la radio publique.
Faces aux réactions indignées, l’antenne du groupe Radio France avait réagi dans un premier temps par un simple tweet, vendredi 20 juillet. « Suite à l’homélie de la messe en direct le 15 juillet, France Culture réitère sa vigilance à défendre les valeurs du service public, notamment la lutte contre toutes les discriminations. Ceci doit s’appliquer aux émissions répondant au cahier des charges de Radio France », expliquait la radio sur Twitter.
Mais la radio ne s’est pas arrêtée au réseau social. Nous apprenions ce lundi 23 juillet que France Culture a finalement envoyé un courrier à l’attention de la Conférence des évêques de France pour demander à rencontrer son président, Mgr Georges Pontier. Dans des propos rapportés par France Info, le délégué aux programmes de France Culture, Vincent Lemerre, a indiqué que le but de cette lettre est de « s’associer aux réactions des auditeurs qui ont pu être choqués par les propos de monseigneur Cattenoz » et de rappeler que ces messes « sont diffusées sur une antenne du service public » et que « tout intervenant doit être conscient de cela ».
Des chrétiens « humilié[s] »
Les réactions indignées ne sont pas restées circonscrites à Paris. Dans les colonnes du Dauphiné Libéré, un prête d’Avignon fait part de son indignation à la suite de l’homélie prononcée par Mgr Cattenoz : « La grande majorité des chrétiens du Vaucluse est humiliée par les propos de l’archevêque », a-t-il confié sous couvert d’anonymat.
Quant à Olivier Py, le directeur du Festival d’Avignon dont le thème est cette année le genre, il n’a pas manqué de réagir avec force dans des propos rapportés par La Provence : « Des catholiques m’ont interpellé dans la rue pour me dire combien ils avaient été meurtris. Dans son homélie, il a condensé tous les thèmes chers au mouvement réactionnaire, moisi, agressif et quelquefois crypto-fasciste. Je ne sais pas quel impact cela aura, mais c’est ne rien comprendre au genre, qui ne s’oppose en rien à un discours théologique. C’est aussi très mal connaître l’Évangile et le pape François, qui a demandé de ne pas juger. », a-t-il défendu.
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