L'Église sanctionne le prêtre et psychanalyste homophobe Tony Anatrella, soupçonné d'agressions sexuelles
Fervent opposant au pacs et au mariage pour tous les couples (notamment), celui que l'on surnomme le « psy de l'Église » n'aura donc plus la possibilité de tenter de « guérir » l'homosexualité.
Tony Anatrella est soupçonné d’agressions sexuelles depuis 2006. Son accusateur avait à l’époque dénoncé avoir été victime d’abus perpétrés dans le cadre de séances de « thérapie corporelle » en 2001. Dix ans plus tard, une autre personne avait porté plainte pour des faits remontant à 2010 et 2011 : une « bonne dizaine » de « séances spéciales », « une demi-heure d’attouchements », cette fois dans le but officiellement énoncé de séances destinées à « guérir » l’homosexualité de la personne, rapporte Le Monde.
En 2008, malgré trois plaintes déposées, la justice n’avait pu statuer sur le cas Anatrella – qui nie tout en bloc – notamment en raison du délai de prescription dépassé des faits. Mercredi 4 juillet, c’est l’Église, via l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, qui a sanctionné le prêtre et psychanalyste – surnommé le « psy de l’Église » – en l’interdisant de ministère, de confession et d’activité thérapeutique.
« Mgr Aupetit lui a signifié qu’aucun ministère sacerdotal ne lui serait plus confié », a indiqué le diocèse dans un message à l’Agence France-Presse dont Le Monde s’est fait l’écho, mercredi 4 juillet. « Il lui a demandé de ne pas entendre la confession des fidèles, de renoncer à la pratique de la direction ou de l’accompagnement spirituel et également de renoncer à toute intervention publique sans son accord. »
L’homosexualité selon Tony Anatrella
Tony Anatrella n’est pas n’importe qui au sein de l’institution religieuse. Il s’est posé comme expert de la sexualité des adolescent.e.s, a été associé à l’élaboration de Lutter contre la pédophilie, une brochure éditée par la Conférence des évêques de France en 2010. L’homosexualité, à ses yeux, s’inscrit comme « un inachèvement et une immaturité foncière de la sexualité humaine ». D’où ses positions virulentes contre le pacs en 1999 et le mariage pour toutes et tous en 2013, « une loi funeste » disait-il au lendemain de sa participation à un rassemblement de la Manif pour tous, en mai 2013. Sans oublier ses nombreuses sorties sur la « théorie du genre » qui « existe bel et bien », comme il l’affirme dans la vidéo ci-dessous.
- La nouvelle sortie homophobe de l'archevêque de Paris Michel Aupetit sur la PMA ne passe pas
- Un prêtre parisien refuse les obsèques d'une fidèle parce qu'elle était mariée avec une femme
- Refus d'obsèques à Paris : le prêtre s'explique
- « Familles homosexuelles » « réparer les liens »... le discours de Macron devant les Évêques de France ne passe pas