Agression à Arles : le ministre de l'Intérieur saisi par un député de la majorité
À la suite des révélations de Komitid concernant l'agression de deux jeunes hommes survenue à Arles le 24 juin, le député Raphaël Gérard (La République En Marche) a saisi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le caractère homophobe n’a pas été retenu. Mardi 3 juillet, Komitid vous informait de la violente agression dont ont été victimes deux garçons, Julian et son ami, à Arles le 24 juin, juste après s’être embrassés sur les bords du Rhône. Julian poussé dans le fleuve, son ami violemment jeté sur la chaussée… Les deux amis sont sains et saufs, seul un téléphone a été dérobé. Si le caractère homophobe de cet acte ne fait aucun doute pour Julian lorsqu’il est interrogé par les policier.e.s au lendemain de l’agression, ces dernier.e.s ne le retiennent pas. Dans le procès verbal, l’agression a été qualifiée d’« agression avec vol et tentative de vol ».
À la suite de ces révélations, le député de La République En Marche Raphaël Gérard, qui a récemment fait son coming out médiatique, a indiqué avoir saisi le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. « Ce cas qui illustre la difficulté des services de police à bien prendre en compte l’homophobie subie par nos concitoyens est loin d’être un cas isolé. », a écrit le député dans un courrier adressé au premier flic de France.
S’appuyant sur ses travaux menés dans le cadre du rapport relatif à la lutte contre les LGBTphobies en Outre-mer, le parlementaire a souligné avoir « identifié de graves dysfonctionnements concernant les prises de plaintes au sein des commissariats. » « Ces remontées de terrain peuvent expliquer, pour partie, le décalage qu’il existe entre les chiffres des services du ministère de l’Intérieur (…) et la réalité de l’expérience des populations homosexuelles. »
Le député de Charente-Maritime a tenu à rappeler le contexte de « prolifération des agressions physiques LGBTphobes », reprenant le constat dressé par le rapport annuel de SOS homophobie. Faisant part de son inquiétude face au « manque de sensibilisation et de formation des personnels de police face aux problématiques liées à l’identité de genre ou l’orientation sexuelle », Raphaël Gérard a formulé auprès de Gérard Collomb sa volonté de « connaître très précisément les mesures mises en place par [son] ministère » pour ce qui est de la prise en charge des victimes d’agressions homophobes.
« À force de nier les violences homophobes, on finit par maintenir au silence les victimes »
Sur Twitter, l’association Flag !, qui soutient et défend les agent.e.s LGBT+ des ministères de l’Intérieur et de la Justice, a réagi à cette agression : « À force de nier les violences homophobes, on finit par maintenir au silence les victimes. Jeter deux gays dans l’eau après s’être embrassés (sic), c’est homophobe ». Face aux réactions de certain.e.s internautes qui ont tenu à souligner ce qu’ils et elles estiment être de l’homophobie de la part des forces de l’ordre qui ont dressé le procès-verbal, l’association a indiqué qu’il était « trop simple de résumer le fait de ne pas retenir la circonstance aggravante de l’homophobie pour en conclure que ces policiers sont homophobes. »
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Tous ceux qui ont fait l’expérience d’aller déposer plainte pour une agression de ce type savent bien qu’ils sont reçus de façon goguenarde par des policiers peu formés,voire hostiles.
Beaucoup d’entre nous hésitent à porter plainte, hélas.
Quant aux délinquants, ils sont rendus plus forts par nos démissions respectives. Et ils jouissent d’un sentiment d’impunité.