Victoire de Andrés Manuel López Obrador : bonne ou une mauvaise nouvelle pour les LGBT+ du Mexique ?
Le nouveau président mexicain Andrés Manuel López Obrador, « nationaliste de gauche », cache bien son jeu en ce qui concerne les droits des femmes et des personnes LGBT+.
Andrés Manuel López Obrador, homme politique qualifié par la presse comme « un nationaliste de gauche » surnommé AMLO, vient de remporter l’élection présidentielle mexicaine ce dimanche 1er juillet, avec plus de 53 % des voix. L’homme de 64 ans, qui avait terminé en deuxième place de la course présidentielle en 2006 et en 2012, porte un message fort contre la corruption et la pauvreté au Mexique.
Mais en ce qui concerne sa posture sur les droits des femmes, et ceux des personnes LGBT+, un désagréable flottement semble subsister. En cause ? Une alliance de son parti, Morena (Mouvement de régénération nationale), avec un parti conservateur chrétien évangéliste, le Pes (Partido Encuentro Social), notamment.
À l’annonce de son élection au poste présidentiel, l’agence Reuters n’a pas hésité à rappeler que le nouvel homme fort du Mexique ne semblait pas prêt à s’investir sur le droit à l’avortement (pénalisé dans le pays, sauf dans la ville de Mexico, où l’IVG est autorisé jusqu’à 12 semaines depuis 2007)… et les droits LGBT+.
Mandat décisif pour les droits LGBT+
Au Mexique, de nombreux crimes transphobes sont régulièrement dénoncés, et le mariage pour tou.te.s n’est autorisé que dans 12 de ses 32 états fédéraux. Andrés Manuel López Obrador a déclaré que ces questions seraient réglées par référendum et a fait comprendre que ses priorités étaient ailleurs. « Nous écouterons tout le monde. Nous nous occuperons de tout le monde. Nous respecterons tout le monde. Mais nous donnerons la priorité aux plus humbles et aux personnes oubliées », a-t-il annoncé rapporte The Guardian.
Durant la Pride de Mexico, qui a eu lieu ce samedi 23 juin, plusieurs manifestant.e.s arc-en-ciel ont confié leur intention de voter pour le candidat, tout en se méfiant de ses alliances et de son silence. Brambila, femme trans, professeure de communication et militante LGBT+ mexicaine a confié au Guardian qu’elle était en accord avec son programme économique mais que sur les questions de diversité « ni lui, ni les autres candidats, n’ont de vraies propositions ». Qu’Andrés Manuel López Obrador décide de se mouiller, ou non, les 6 prochaines années promettent d’être décisives pour les droits des minorités au Mexique.
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