Berlin Kabarett : l'hommage de Marisa Berenson aux cabarets berlinois

Wilkommen dans l’univers fabuleusement décadent du Berlin Kabarett ! Attablé.e.s dans ce décor kitsch de fin du monde, on est tout de suite happé.e.s par l’incroyable ambiance du lieu. Sous la houlette de Kirsten, sa directrice charismatique et sombre, ce cabaret est un concentré des passions qui agitaient la République de Weimar dans les années 30.

« Décadence des mœurs », « montée du nazisme » : le théâtre de Poche-Montparnasse nous plonge dans « une traversée satirique et tragique de l’époque la plus sombre de l’Allemagne dans un contexte artistique où l’expressionnisme jette ses derniers feux. »

Marisa Berenson, absolument impériale

La maîtresse des lieux évoque ses années de gloire révolues, entourée des hommes de sa vie : son ex-amant, un compositeur en vue mais surtout Viktor, son fils homosexuel et travesti qu’elle rejette et qu’elle n’hésitera pas à dénoncer aux nazis tout comme ces artistes juifs et communistes. En 1933, Goebells fera fermer les derniers cabarets allemands, jugés décadents. De nombreux artistes seront assassiné.e.s ou déporté.e.s.

Les performances de Jacques Verzier et Sebastiàn Galeota sont bluffantes de justesse et d’émotion, comme de nombreuses critiques l’ont souligné. Mais la star, c’est évidemment Marisa Berenson, absolument impériale. Celle qu’Yves Saint Laurent élisait “LA fille des seventies” vous donnera des frissons par son jeu sublime empreint de cynisme désenchanté.

Elle fut à la fois top-modèle à la une de Vogue bien avant Carla Bruni, Claudia Schiffer et Naomi Campbell, actrice adorée de Kubrick et Visconti, comédienne à succès à Broadway et aujourd’hui ambassadrice pour l’UNESCO… Marisa Berenson a eu mille vies. Son interprétation de Kirsten ne donne qu’un seul regret : devoir quitter, à la fin de sa performance, cet inoubliable Berlin Kabarett.

Initialement programmé du 24 mai au 15 juillet 2018, la pièce sera reconduite du 15 novembre 2018 au 6 janvier 2019.