« Un grand mal-être gronde... » : voilà pourquoi une partie de AIDES est en grève

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Depuis jeudi 21 juin, de nombreux et nombreuses salarié.e.s de l'association de lutte contre le VIH/sida sont en grève. Un mouvement très suivi qui place l'association dans une situation inédite.

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Les salarié.e.s de AIDES sont en grève. Et le mouvement est très suivi : plus de 80 % de grévistes et 63 antennes fermées sur 76 au dernier décompte datant du vendredi 22 juin. La fronde a commencé jeudi 21 juin dans le cadre des négociations annuelles obligatoires entre les représentant.e.s du personnel et la direction. En cause : des conditions de travail qui se dégradent et une augmentation salariale dérisoire alors même que l’ex-directeur général de l’association, Vincent Pelletier, aurait reçu une prime de départ conséquente.

« Un grand mal-être gronde chez les militants suite au départ de l’ancien directeur général (Vincent Pelletier, ndlr) avec une prime que l’on a évaluée entre 55 000 et 60 000 euros », a souligné auprès de Komitid Renaud Delacroix, représentant du personnel chez AIDES. Face au montant de cette prime, l’annonce d’une augmentation de salaire de 15 euros n’est pas passée auprès des salarié.e.s. La fronde a conduit la direction à revoir sa copie pour finalement proposer une hausse de 38 euros des salaires. Un montant qui reste insuffisant, nous a confié le délégué syndical : « Cela correspond au montant de l’inflation. Sauf que l’année dernière, la direction avait versé prime annuelle collective de 800 euros brut qu’elle n’a voulu renouveler. De fait, cela veut dire pour nous une perte de pouvoir d’achat ».

Turn over, arrêts maladies… Un bilan social lourd

Au-delà de ces données techniques, et non moins importantes, les salarié.e.s de AIDES alertent sur une situation sociale jugée très difficile. Selon les chiffres communiqués par Renaud Delacroix, en 2017 le turn over a été de 24 % pour l’ensemble des employé.e.s, et de 28 % chez les animateurs. «  Ce qui est énorme », commente le représentant du personnel.

La situation apparaît tout autant préoccupante concernant les arrêts maladies : + 36 % de journées d’arrêt maladie entre 2015 et 2017 et + 45 % si l’on regarde les arrêts de moins de trois jours. « À la fois le turn over et les arrêts courts sont révélateurs d’un mal-être au travail, c’est ce qu’a souligné le cabinet Altéo (cabinet d’expert.e.s agréé par le ministère du Travail, ndlr), sollicité par le CHSCT de AIDES », complète Renaud Delacroix. « Il y a la question des horaires décalés, de l’épuisement, l’impression de toujours courir derrière les actions et de ne pas se sentir reconnus et soutenus par la direction. », déplore-t-il.

Et maintenant ?

Alors que le mouvement de grève a été reconduit lundi 25 et mardi 26 juin, les salarié.e.s ont déjà réussi à obtenir quelques contreparties (voir le communiqué dans le tweet ci-dessous). « Ce qu’on demande, c’est de pouvoir signer un accord partiel qui acte ce qui a déjà été décidé lors des négociations annuelles obligatoires et arriver à des égalités de traitement », nous a indiqué Renaud Delacroix.


Un salarié d’Île-de-France de chez AIDES nous a confié : « Nous aimons tous la cause que nous défendons, viscéralement, mais nous ne pouvons être optimaux et apaisés pour faire ce que l’on attend de nous que si nos conditions de travail sont décentes et que équité et reconnaissance sont appliquées. »

Une cagnotte a d’ores et déjà été ouverte pour apporter soutien financier aux grévistes.