Grande première : une pride dans un camp de réfugié.e.s
Entre fierté et menaces LGBTphobes, retour sur cette grande première dans l'un des plus grands camps de réfugié.e.s au monde à Kakuma, au Kenya.
Ce samedi 16 juin, 600 personnes LGBT+ ont défilé, tous drapeaux rainbow dehors, dans le camp de réfugié.e.s de Kakuma, au Kenya, qui compte 185 000 habitant.e.s. Une première, selon l’Agence France Presse.
Ce sont les membres du collectif Refugee Flag Kakuma, organisation LGBTI basée en Ouganda, qui ont organisé cet événement de visibilité afin de « donner de la voix à tou.te.s les personnes qui n’en ont pas », comme l’a confié Wamalabashier Gibson, activiste en charge de la coordination, à l’AFP.
Suite à cette marche des fiertés qui s’est déroulée dans la joie, des messages de menace ont été affichés dans le camp à l’encontre des militant.e.s LGBT+ qui s’étaient approprié l’espace pour cette journée de fierté.
Mbazira Moesa, réfugié ougandais qui a participé à l’organisation de la manifestation arc-en-ciel dans à Kakuma, a raconté à NBC que les mots de menace accrochés sur les tableaux d’information intimaient aux personnes LGBT+ le conseil de « quitter le camp », sans quoi ils et elles seraient « tué.e.s un.e par un.e ». Bien qu’il affirme que cet événement était « énorme », l’activiste a rapporté qu’une personne trans et une lesbienne ont écopé de « sérieuses blessures » depuis.
Le jeune homme gay, âgé de 25 ans, a profité de son interview pour dire que sa situation ne s’est pas énormément améliorée depuis qu’il a quitté l’Ouganda, racontant qu’il se sentait « constamment menacé » par d’autres personnes réfugiées, et par le manque de protection policière. Une situation régulièrement dénoncée par les personnes réfugié.e.s LGBT+, qui déplorent un accueil pensé de manière très hétéronormée. Malgré cela, le co-organisateur de la manifestation espère qu’il y aura de nouveau une pride à Kakuma l’an prochain, « et l’année d’après ».
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