« Champions », « Jurassic World: Fallen Kingdom » et « Le Book Club » : notre critique ciné de la semaine
Cette semaine on court : après un ballon de basket en se poilant franchement, après (ou devant ?) des dinosaures en furie et après des expériences sexuelles qui ne sont pas l’apanage des jeunes. Bref, du mouvement, encore du mouvement, toujours du mouvement !
Champions
Réalisation : Javier Fesser
Espagne – Comédie – 2018
Distribution : Javier Gutiérrez (Marco), Luisa Gavasa (la mère de Marco), Athenea Mata (Sonia), Juan Margallo (Julio)
Marco est entraîneur adjoint de l’équipe d’Espagne de basket. Pour échapper à la prison après avoir embouti une voiture de police, il est contraint de coacher une équipe de déficients mentaux.
Quelle bonne surprise que ce Champions ! Un pitch pareil aurait pu faire craindre le pire, mais heureusement, il n’en est rien. Les situations ne sont jamais outrancières ou dégradantes et encore moins apitoyantes.
Note : 4/5
Les acteurs et actrices qui composent cette équipe de bras cassés sont non-pros et pour la plupart de vrais handicapé.e.s. Elles et ils sont dirigé.e.s avec tendresse, et sont franchement hilarant.e.s. On rit d’eux, bien sûr, mais on rit surtout avec eux, il est important de le souligner. Ils en font voir de toutes les couleurs à ce pauvre Marco, qui hérite d’une tâche bien ardue.
Même ceux qui, comme moi, ne trouvent aucun intérêt au sport se poileront tout du long, hormis, c’est vrai, la toute fin dégoulinante de bons sentiments (c’est inévitable, mais rien de fâcheux). Un feelgood movie espagnol sur nos écrans, ça n’arrive presque jamais, et celui-ci est vraiment muy simpático !
Jurassic World : Fallen Kingdom
Réalisation : Juan Antonio Bayona
États-Unis – Aventure/SF – 2018
Distribution : Chris Pratt (Owen Grady), Bryce Dallas Howard (Claire Dearing), James Cromwell (Benjamin Lockwood), Jeff Goldblum (Ian Malcolm), Toby Jones (Gunnar Eversol), Daniella Pineda (Zia Rodriguez), Justice Smith (Franklin), Géraldine Chaplin
Les dinosaures qui avaient détruit le parc à thème il y a trois ans sont maintenant menacés d’extinction par le volcan de l’île. Une mission est lancée pour sauver ces espèces, mais tout va se compliquer.
Note : 4/5
On reprend les même, et on recommence ! Après un premier volet tout en cascades et frayeurs bon enfant (cinquième plus gros succès mondial de tous les temps, quand même !), les producteurs remettent le couvert. La recette étant éprouvée, elle reste la même : gros dinos choupis ou terrifiants, méchants félons et surtout, des effets spéciaux dignes de ce nom.
Ce film ne va pas déclencher des vocations de philosophes (quoique… ?), mais il divertira à coup sûr toute personne qui s’installera dans un siège de cinéma. Chris Pratt confirme son récent statut d’action hero dans cette aventure fun et secouée qui appelle le pop-corn. Vivement la suite (prévue pour 2021) !
Le Book Club
Réalisation : Bill Holdermance
États-Unis – Comédie-action – 2018
Distribution : Diane Keaton (Diane), Jane Fonda (Vivian), Candice Bergen (Sharon), Mary Steenburgen (Carol), Andy Garcia (Mitchell), Don Johnson (Arthur), Richard Dreyfuss (George)
Diane, Vivian, Sharon et Carol se réunissent chaque semaine pour parler bouquins. Vivian surprend ses amies en apportant Cinquante nuances de Grey. Ce livre va leur donner envie de rebooster leur vie sentimentale.
C’est la première réalisation du producteur Bill Holdermance. Il s’en tire très convenablement même s’il ne sort pas des sentiers battus de la comédie romantique US. Bien que dynamique, ça reste convenu. Le seul réel “Plus” étant de parler librement, et avec un humour piquant, de la sexualité des séniors.
Note : 3,5/5
Le sujet est encore hautement tabou dans notre société et il est bon de rappeler que non, on n’est pas mort sous la ceinture passé soixante-dix ans. Les situations dans lesquelles se fourrent ces vieilles copines peuvent arriver à tout âge, chaque génération peut donc s’y retrouver.
Cette sucrerie filmique est surtout un vibrant hymne à l’amitié, la vraie, celle qui dure toute la vie. Et ça fait plaisir à voir. De plus, on n’avait plus vu un tel nombre de stars légendaires au mètre carré depuis trèèèèèès longtemps. Alors, ne ratez pas cet alléchant quatuor d’actrices, Jane Fonda en tête, en grande forme !
Également à l’affiche cette semaine :
La Mauvaise Réputation (réalisé par Iram Haq) : Nisha, seize ans, d’origine pakistanaise, est surprise par son père avec un garçon. Poussé par son entourage, il décide de l’envoyer au pays pour la punir et restaurer la réputation de la famille. Le choc va être terrible pour la jeune fille qui a grandi en Norvège. La réalisatrice raconte sa propre histoire et cela donne une œuvre forte, sensible, qui prend au tripes. La jeune Maria Mozhdah est magnifique !
Volontaire (réalisé par Hélène Fillières) : La jeune Laure cherche sa voie, et la trouve dans la Marine nationale. Elle va devoir faire son apprentissage et (se) prouver qu’elle y a sa place. Diane Rouxel est lumineuse et excellente, malheureusement son personnage minaude et s’éprend de son supérieur, un comportement paradoxal dans une école militaire. Ce manque de crédibilité amenuise la force du sujet. Dommage…
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