Andrea Constand revient sur la lesbophobie des avocats de Bill Cosby
Dans son interview télévisée, cette figure de proue du mouvement #MeToo revient sur son agression, le procès Bill Cosby et la lesbophobie subie de la part des avocats de l'homme qui l'a violée en 2004.
C’est notamment grâce au courage et à la détermination d’Andrea Constand, dont le cas n’avait pas dépassé le délai de prescription, que les voix de dizaines de femmes accusant Bill Cosby de viols et d’agressions sexuelles ont pu être entendues. Et si cette ancienne basketteuse a déjà raconté plusieurs fois son agression, survenue en 2004, elle n’avait pas encore pris la parole en public pour commenter le procès et son verdict, depuis fin avril 2018.
Ce vendredi 1er juin, dans un épisode de Dateline, sur NBC, l’héroïne lesbienne du procès Cosby est revenue sur le procès de son violeur. Au sujet du verdict, Andrea Constand a confié qu’elle était persuadée que « personne ne la croirait », face à cet homme rendu si sympathique, et populaire, par la télévision. Elle n’a ensuite pas hésité à dénoncer la stratégie lesbophobe et misogyne employée par les avocats de Bill Cosby à son encontre, s’appuyant sur le fait qu’elle aime les femmes pour affirmer que ses accusations n’étaient motivées que par l’argent : « Cela n’a jamais été une question d’argent. Ça a toujours été une question de justice. »
Andrea Constand a ensuite dit tout son émoi de voir le mouvement Me Too prendre autant d’ampleur et de puissance : « Je suis fière de tout ce qui a été rendu public ces deux dernières années, en particulier ces douze derniers mois, parce que cela va responsabiliser les gens. Nous enseignerons le consentement ». Consciente de son impact médiatique, elle n’a pas oublié de rappeler que cette procédure de justice était un effort collectif.
Bill Cosby, reconnu coupable de trois viols le 26 avril dernier, après plusieurs semaines de procès et 52 heures de délibération, encourt jusqu’à 10 ans de prison pour chacun de ces crimes, soit trente ans au total. La sentence de l’ancien homme de show business de 80 ans – actuellement en liberté après s’être acquitté d’une caution d’un million de dollars – sera prononcée en septembre 2018.