La première Antarctic Pride aura lieu en juin
La banquise plongée dans le noir absolu de l'hiver austral va tout de même connaître sa marche des fiertés. Une dizaine de scientifiques LGBT+ ont décidé de manifester gayment avec les pingouins.
La base antarctique McMurdo est implantée sur l’île de Ross, au Sud de la Nouvelle Zélande, à seulement 1300 kilomètres du Pôle Sud. Les quelques péquin.e.s qui vivent ici sont des scientifiques : 900 l’été, et 133 l’hiver. Parmi lesquel.le.s, une dizaine de personnes LGBT+.
« Ma plus grande frayeur, avant de partir, c’était d’être la seule personne gay, qu’il n’y aurait personne. Mais j’ai eu tort » a expliqué Evan Townsend. Ce jeune scientifique en mission à McMurdo a eu la surprise de découvrir que les austères baraquements et les longues journées de travail promettaient aussi des soirées RuPaul’s Drag Race et des petites rencontres queer. « Nous avons organisé des petits événements LGBTQ et les personnes sont venues… c’est une petite communauté et c’est facile de savoir qui en est ou non. »
Il était donc logique pour lui et son compatriote Shawn Waldron, d’organiser la première Pride de l’histoire en terre Antarctique. Ils sont tous deux membres de l’association humanitaire Planting Peace, qui avait, entre autres, organisé de faux mariages gays et lesbiens devant l’église homophobe et raciste de Westoboro aux Etats-Unis. En 2016, l’association avait déjà attribué au continent le titre de « continent LGBT friendly ».
Marcher au nom des pingouins gays
Le festival de la Pride promet du lourd : il y aura une soirée « bar gay », un film et une petite parade autour du bâtiment principal de la station. Le site Pink News rapporte que les deux compères ont trouvé pour l’occasion des sponsors – l’épicerie de la station – et ont prévu de marcher au nom des pingouins gays (NDLR : les pingouins sont des animaux extraordinaires, une recherche « pingouins gays » sur Google vous en convaincra).
Pour préparer cet événement, la petite bande a dû prendre des photos en avril, avant la tombée de la longue nuit polaire. « On veut montrer qu’il y a des représentations queer, même au bout du monde ».