Après son canular homophobe, Cyril Hanouna va-t-il s'en tirer à bon compte ?

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Suite du feuilleton qui dure depuis mai 2017 : le Conseil d'État pourrait réduire ou annuler certaines décisions du CSA à l'encontre de l'émission « Touche pas à mon poste ».

Cyril Hanouna sur le plateau de « Touche Pas à Mon Poste » - « Touche Pas à Mon Poste » / Youtube
Cyril Hanouna sur le plateau de « Touche Pas à Mon Poste » - « Touche Pas à Mon Poste » / Youtube

Souvenez-vous, c’était en juillet 2017 : après plus de 40 000 plaintes auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la chaîne C8 était condamnée à une amende de 3 millions d’euros par le gendarme de la télévision française. En cause, la séquence de l’émission Touche pas à mon poste du jeudi 18 mai 2017, dans laquelle l’animateur vedette Cyril Hanouna avait fait un canular téléphonique, piégeant en direct un homosexuel. Le CSA avait donc explicitement épinglé l’émission  : « L’animateur a, tout au long de cette séquence, eu recours à de nombreux clichés et attitudes stéréotypées sur les personnes homosexuelles. Le CSA a estimé qu’en diffusant cette séquence, la société C8 a gravement méconnu le principe de respect de la vie privée, ainsi que son obligation de lutter contre les discriminations ».

Presque un an après, un nouveau rebondissement survient dans l’affaire TPMP : le Conseil d’État a examiné le dossier, après avoir été saisi par C8 … et pourrait décider d’annuler ou de réduire les différentes peines prononcées par le CSA, comme l’indique BFM Business. Car en plus du canular homophobe, deux autres séquences problématiques ont été examinées et condamnées par l’instance télévisuelle qui avait prononcé des suspensions de publicité pour des durées d’une et deux semaines : une séquence où Cyril Hanouna avait fait toucher son sexe à la chroniqueuse Capucine Anav, et une autre où Matthieu Delormeau avait été au cœur d’un canular particulièrement malsain dans lequel Cyril Hanouna lui faisait porter la responsabilité d’un meurtre. Ce sont finalement ces deux suspensions qui pourraient être revues par le Conseil d’État.

L’homophobie encore au cœur des plaidoiries

Canal+ a mis en cause le « préjugé défavorable » qu’aurait le CSA à l’égard de l’émission de divertissement et a mis au cœur de son argumentaire la défense de la liberté d’expression pour défendre son animateur vedette. Du côté de l’accusation, Elisabeth Baraduc, avocate du CSA, a notamment mis en garde sur l’impact de la séquence du canular à l’égard de Matthieu Delormeau, qui fut longtemps la cible de blagues douteuses aux relents homophobes dans l’émission. L’avocate a estimé que la séquence « véhicule l’image d’un homme manipulé, humilié, pris dans une relation perverse avec deux autres hommes » : « Matthieu Delormeau, cet homme homosexuel et fragile manifestement en recherche de reconnaissance, a toujours été le souffre douleur de TPMP. »

Hanouna, toujours prêt à se refaire une image auprès des homos

Les juges du Conseil d’État rendront leur verdict dans quelques semaines. Ce rebondissement intervient alors que Touche pas à mon poste a une nouvelle fois tenté de se refaire une image auprès du public LGBT+ en invitant un militant gay sur son plateau le 17 mai dernier, pour la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie.

Le dindon de la farce n’était autre qu’Alexandre Marcel du comité Idaho France, personnalité particulièrement décriée par de nombreuses associations LGBT+ françaises, qui ont vivement critiquées sa présence aux côtés d’un animateur dont le fonds de commerce s’est construit sur les blagues sexistes et les railleries homophobes.

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