Libérez, délivrez… les méchants de Disney !
La féminisation des méchants est un procédé d'écriture de personnage loin d'être anodin dans l'univers Disney. D'ailleurs, les méchantes ne sont pas épargnées par cette pratique ! Komitid vous explique en quoi ces représentations sont problématiques.
Avez-vous déjà remarqué le point commun entre Scar, Jafar, Ratcliffe, Shan Yu, Hadès et le docteur Facilier ? Outre celui de figurer au firmament des plus grands méchants de Disney, ils se distinguent aussi par des éléments de féminisation… qui ne sont pas là par hasard.
La pratique du queerbaiting est courante dans la pop culture, en témoigne ce pauvre Dumbledore relégué au placard par J.K. Rowling. Mais celle de dépeindre les méchant.e.s comme queers, avec des sous-entendus peu subtils, l’est tout autant. En particulier chez les hommes, qui ont tendance à être féminisés pour les rendre détestables, ce qui en dit long sur le sexisme et l’homophobie qui parasitent encore les représentations collectives. Hélas, Disney a su s’illustrer avec brio dans l’art de ce cryptage très particulier.
Dans le cas du queerbaiting, il s’agit « d’incorporer un sous-texte afin de coder un arc narratif LGBT+, pour permettre une forme d’identification des concerné.e.s, sans avoir à l'expliciter », a expliqué Cassandra M. Collier, doctorante en études de genre et auteure d’une thèse sur le queerbaiting, à Komitid. Un procédé narratif des plus discutables, et décrié, mais qui s’imagine positif. Dans le cas de la féminisation des méchants, il s'agit d'une manière de diaboliser les personnes LGBT+, mais aussi les femmes, en usant des stéréotypes qui les stigmatisent déjà.
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