La Pride de Nuit, c'est ce soir à Toulouse, mais sans passer par la case hyper-centre
Pour la troisième année consécutive, une Pride de Nuit occupera les rues de Toulouse, mais sera privée de visibilité dans le coeur de la ville rose...
Après la Pride de Nuit de Lyon, le 10 mars dernier, c’est au tour de Toulouse de marcher ce mercredi 16 mai pour les droits LGBTQI. Pour cette troisième édition de la Pride de Nuit toulousaine, le choix a été fait par les militant.e.s chargé.e.s de l’organisation de faire un évènement en non-mixité « Trans BiEs Pédés Gouines Intersexes ».
« Parce qu’il nous a semblé important d’être ensemble dans la rue, la nuit, sans la présence de nos allié·e·s, rien que nous. Sentir notre force et aussi la montrer », annonce l’évènement Facebook. Si ce mode d’organisation, qui fait d’habitude lever bien des sourcils, voire même couler quelques larmes, ne semble pas avoir suscité trop de remous, c’est en revanche le parcours qui pose problème : la préfecture de Haute-Garonne refuserait que la fière marche-en-ciel passe par l’hyper-centre de la ville.
« Le trajet était sensiblement le même l’an dernier et on avait eu aucun problème », s’étonne Louise, présidente d’Act Up Sud-Ouest et membre du collectif Pride de Nuit Toulouse, contactée par Komitid. « Les RG m’ont dit qu’il y avait une cérémonie de commémoration militaire sur notre point de départ. Ceci dit ça n’explique pas pourquoi on ne pourrait pas avoir l’hyper-centre, à savoir la place du Capitole, la place Saint Pierre, et rue Péri. On pourrait juste partir d’ailleurs… Là, on nous propose un trajet boulevards qui ne nous convient pas », ajoute-t-elle, agacée. « On nous avait dit à la base que c’était à cause d’un rassemblement BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions contre Israël, ndlr) qui avait lieu en ville en même temps, et maintenant ce truc militaire, ça ressemble à des prétextes pour nous… »
« Et maintenant ce truc militaire, ça ressemble à des prétextes pour nous… »
Finalement, la veillée de solidarité aux victimes palestiniennes organisée par BDS, prévue une heure et demie avant la Pride de Nuit, a elle aussi été déplacée. « Ils sont interdits de place du Capitole aussi, tout ce qui est à l’intérieur des boulevards est interdit apparemment mais on ne sait pas pourquoi ». Les organisateurs et organisatrices de la marche des fiertés nocturnes de la ville rose devraient être fixé.e.s dans l’après-midi, à quelques heures du départ « On doit en discuter entre nous pour voir si on envisage de changer notre parcours, même s’il y a des choses qui sont non négociables », conclut Louise, déterminée.
En 2016 et en 2017, la Pride de Nuit de Toulouse avait réuni respectivement 500 et 800 personnes. Avec 249 personnes participantes, pour 1100 intéressées en tout sur l’évènement Facebook, la problématique du parcours pourrait devenir motivation de plus pour venir occuper l’espace, comme le veut le mot d’ordre résolument combatif « Contre les violences LGBTQIphobes, Ripostons ! ».