Le ministre de la Justice russe confirme qu'il n'y a « pas de gays en Tchétchénie »
Alexandre Konovalov a fait cette déclaration ahurissante lors d'une prise de parole devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, ce lundi 14 mai.
Alexandre Konovalov, ministre de la justice de la fédération de Russie, a pris la parole, lundi 14 mai, au micro du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. S’exprimant sur les droits humains en Russie, la situation en Crimée ainsi que la question des purges homophobes en Tchétchénie, il s’est montré particulièrement méprisant.
Avec un aplomb qui forcerait presque une forme d’admiration, il a nié en bloc toutes accusations faites au régime de Vladimir Poutine, assurant que l’opposition pouvait tout à fait s’y exprimer et réduisant au passage les nombreux témoignages attestant du contraire à de simples bruits de couloirs. Il a également affirmé qu’il n’a été trouvé aucune « preuve » des purges homophobes en Russie.
Pire encore, il a déclaré que les personnes en charge de l’enquête sur place n’avaient tout simplement « pas trouvé de représentant.e.s de la communauté LGBT » à qui s’adresser. Une sortie qui n’a pas manqué de nous rappeler les propos de Ramzan Kadyrov en 2017, le président tchétchène avait alors déclaré qu’il n’y avait tout simplement « pas de gays en Tchétchénie ».
Si certain.e.s avaient encore besoin d’une piqûre de rappel quant à la géographie de la Russie, et ses implications coloniales… cette déclaration du ministre de la Justice russe aura de quoi dissiper quelques doutes sur l’homophobie d’État émanant du Kremlin que les militant.e.s sur place n’ont de cesse de dénoncer, sur tout le territoire de la fédération.
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