« Quand on arrive devant les psys de la Sofect, il faut avoir envie de mourir » : enquête sur les équipes « officielles » du parcours trans
Depuis sa création, la Société Française d’Études et de prise en Charge de la Transidentité (Sofect) s’est arrangée pour devenir incontournable pour la prise en charge des personnes trans. Après des années à traîner une réputation déplorable auprès des concerné.e.s, elle tente aujourd'hui de redorer son image… en vain ? Komitid a mené l'enquête.
Depuis les années 90, en France, des centaines de personnes trans sont passées entre les mains d’équipes médicales pluridisciplinaires. Car entre 1992 et 2016, le changement d'état-civil ne pouvait être effectué sans chirurgie génitale. La Société Française d’Études et de prise en Charge de la Transidentité (Sofect) s’est arrangée pour devenir incontournable au sein de l'hôpital public. Problème, certains de ses membres ont tendance à soigner celles et ceux qui ne devraient pas l’être. Car la transidentité n’est pas une maladie. Démarches pathologisantes, protocoles fermés et binaires, questionnaires intrusifs… la Sofect traîne une terrible réputation chez les premier.e.s concerné.e.s. Mais la clique des blouses blanches l'affirme : elle aurait évolué avec la société et se serait rachetée une vertu. Alors, vrai ou faux ?
Une « spécialité » créée ex-nihilo
Un après-midi d'hiver, les couloirs du Pôle Villemin de l’Université Paris Diderot grouillent d'étudiant.e.s en médecine. Dans une salle à l’étage, c'est une autre ambiance. Des dizaines de jeunes et moins jeunes professionnel.le.s de la santé, des psychiatres, endocrinologues, chirurgien.ne.s ou infirmie.re.s sont venu.e.s de la France entière pour participer à la cinquième édition du diplôme inter-universitaire (DIU) de «prise en charge de la transidentité ». Il est dispensé chaque année depuis 2013 par la Sofect dans le cadre de la formation médicale continue et en collaboration avec quatre pôles universitaires : Paris-Diderot Paris 7, Claude Bernard Lyon 1, Bordeaux 2 Segalen et Aix-Marseille 2.
Pendant quatre semaines, différents protocoles psychiatriques, hormonaux et opératoires chez l'adulte ou l'enfant, sont décrits à un auditoire avide de connaissances. Des cours magistraux sur « l'histoire de la prise en charge du transsexualisme en France » (sic), sur « le droit et l'état civil en France et en Europe » ou « la préservation de la fertilité » leur sont aussi présentés (voir ici). 37 séances pour que ce public, en grande majorité novice, devienne « spécialiste ». « Depuis un an et demi, dans l’hôpital dans lequel j’exerce, on a une très forte demande surtout des publics adolescents », explique une endocrinologue de l’Ouest de la France. « Je me sens un peu perdue et je me suis inscrite pour obtenir des réponses ».
« Vous voyez que nous sommes confrontés à une extrême misère humaine »
Nous assistons à l'une des toutes dernières séances du diplôme, celle consacrée aux « relations avec les associations de patients ». C'est la première fois dans le cadre du diplôme, que les participant.e.s rencontrent des premières concernées, quatre femmes membres ou fondatrices d'associations : Trans-Europe, Arc-en-ciel Toulouse et Prévention action santé travail transgenre (Pastt).
« C'est important de garder un lien avec les équipes médicales et c'est une chance de pouvoir donner notre point de vue », explique Léa Dumont (anciennement membre de l'association Mutatis Mutandis) à son auditoire. Au premier rang, Marc Revol acquiesce, il est chirurgien plasticien à l’Hôpital Saint Louis, secrétaire général de la Sofect, qu’il a cofondé, et directeur du diplôme. Pendant une heure et demi, tour à tour, elles évoquent leur point de vue sur la réalité des parcours trans en France et ailleurs : le fait d'être acceptée ou non dans un protocole peut être vécu comme une sanction, « c'est comme passer sous les fourches caudines », les délais sont trop longs. Elles racontent aussi le trop grand nombre de personnes qui se donnent la mort, les difficultés liées à la transphobie dans l'accès au travail, ou pour les travailleurs et travailleuses du sexe, par exemple. Lorsque leur temps est écoulé, Marc Revol reprend la parole : « Vous voyez que nous sommes confrontés à une extrême misère humaine ». Notre malaise est profond. Une voix s'élève dans l'audience: « Pourquoi les militants et les assos trans détestent toujours la Sofect ? ».
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evan
autre chose: le parcours privé n’est pas illégal et le fait que l’article dit qu’en parcours privé on achète nos hormones sur internet induit en erreur… les hormones, on les a légalement en allant chez un endocrinologue ou un gynécologue, renouvellement fait par un généraliste (c’est le code de la Sécu, voyez-vous)… les opérations comme les stérilisations (hystérectomie pour les ftm et orchidectomie pour les mtf) et les chirurgies de la poitrine se font chez des chirurgiens francais, dans des établissements francais… pour les chirurgies de réassignations, c’est effectivement un peu plus à l’étranger (résultats francais: pas mal de ratés pour peu de réussites, même s’il y a de l’amélioration.). donc merci de faire attention çe que vous avancez dans l’article… sinon, article bien fait dans sa globalité, montrant bien le comportement de la sofect. serait-il possible d’avoir un article sur les assos trans? je sais que certaines refuseront, mais d’autres, si les journalistes lisent et signent les chartes (s’engager au respect des personnes trans et des assos mais ils sauront mieux vous expliquer que moi), ça devrait le faire…
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evan
oui bon, si la sofect se réinvente, on le sait très bien que c’est pas demain la veille qu’ils vont réellement changer… non non et non, la sofect n’est pas la seule unité de docs qui peuvent prendre en charge les personnes trans, ils ne le seront jamais… il existe dans ce pays un code de la Sécurité Sociale qui dit que chaque patient a le libre choix de son médecin, de son établissement de soin et de son traitement en toute connaissance de cause ===> en quoi la sofect respecte ça???