5 ans du mariage pour tous : François Hollande regrette d'avoir laissé traîner les débats en 2013
À l'occasion des 5 ans du mariage pour tous, le site BuzzFeed News publie un entretien exclusif avec l'ancien chef de l'État François Hollande. Avec beaucoup de regrets dedans.
Les journalistes de BuzzFeed News France se sont longuement entretenu.e.s avec François Hollande concernant la loi sur le mariage et l’adoption pour tous les couples votée le 23 avril 2013 à l’Assemblée nationale. Après ses larmes de crocodiles dans son livre Les leçons du pouvoir (Stock), voilà une nouvelle occasion de revenir sur la façon dont s’était déroulés à l’époque les débats.
« J’aurais dû… », « j’ai parfois eu un regret… »
Même si cela n’effacera en rien la déferlante homophobe subie par des milliers de personnes entre 2012 et 2013, l’ancien chef d’État a fait amende honorable : « Et si j’ai parfois eu un regret, c’est d’avoir laissé le débat durer trop longtemps, presque un an. Autant il était légitime dans la société d’entendre toutes les sensibilités, autant au Parlement il y a eu des manœuvres d’obstruction et de retardement qui ont tendu les relations dans le pays plutôt que de les apaiser » reconnaît-il aujourd’hui.
Même état d’esprit quand interrogé sur l’ouverture de la PMA pour tout.e.s, François Hollande revient sur l’absence d’avancée sur cet enjeu en même temps que le mariage pour tous : « Il ne pouvait pas y avoir deux textes en discussion en même temps, l’un sur le droit, et un autre sur la procréation. J’ai préféré demander un avis au Comité national d’éthique qui, avec retard, l’a donné. Mais j’ai regretté qu’on ne puisse pas, à la fin du quinquennat, aller dans cette direction parce que ce qui se passe aujourd’hui est une hypocrisie. ». Conscient de la situation des couples lesbiens et des femmes célibataires, il ajoute un peu plus loin : « J’aurais dû aussi franchir cette étape ».
Des mots mal choisis
Vous reprendrez bien encore un peu de regrets pour la route ? Au sujet de la « liberté de conscience » qu’il avait proposé pour les maires qui refuseraient de célébrer des mariages entre personnes du même sexe, là encore François Hollande confie avoir utilisé une expression « pas heureuse » : « Nul n’obligeait un maire en tant que tel, en tant que personne, à le faire. Mais il était néanmoins obligé de prévoir l’organisation du mariage. La formule n’était pas la bonne, mais l’idée était bien celle-là. »
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