Human Rights Watch lance une campagne pour visibiliser les personnes LGBT+ au Maghreb et au Moyen-Orient
L'organisation humanitaire a sorti le 16 avril dernier un rapport sur la situation des activistes LGBT+ dans les pays arabophones du Moyen-Orient et du Maghreb.
Publié par Human Rights Watch le 16 avril, le rapport de 75 pages, intitulé « L’audace face à l’adversité » rappelle la difficile situation des personnes LGBT+ dans de nombreux pays du Maghreb et du Moyen Orient. Il se concentre sur l’activisme et les droits LGBT+ en Algérie, au Bahreïn, en Égypte, en Irak, en Jordanie, au Koweït, au Liban, en Libye, en Mauritanie, au Maroc, à Oman, en Palestine, au Qatar, en Arabie Saoudite, au Soudan, en Syrie, en Tunisie, aux Émirats Arabes Unis et au Yémen.
Le rapport s’appuie essentiellement sur des entretiens entre l’ONG et 34 activistes travaillant sur les droits des personnes LGBT+ dans ces pays. Il se concentre sur les communautés de la région où l’arabe est principalement parlé (ce qui explique pourquoi, malheureusement, l’organisation ne se soit pas rendue en Iran ou en Israël).
« Je suis un être humain comme les autres et j’ai des droits. Je vais défendre ces droits » – Ahmed, homme gay, Libye
Human Rights Watch et la Fondation arabe pour les libertés et l’égalité (AFE) ont également produit une série de vidéos où neuf militant.e.s prennent la parole. L’Egyptienne Dalia, les Libanais.e.s Hamed et Norma, les Marocain.e.s Hajar, Abdellah et Elie, les Jordaniens Khalid et Rashed, tous et toutes veulent faire entendre leurs voix. Ils et elles veulent surtout envoyer un message de soutien et d’encouragement, en arabe, a ceux qui ne peuvent pas s’exprimer de la même façon.
Le rapport commence par un état des lieux très complet sur la situation des minorités sexuelles et de genre dans ces pays. Criminalisation, discriminations, restriction au droit d’association ou à la liberté d’expression, influence de la religion, absence de reconnaissance juridique… rien n’est oublié.
« Nous voulons parler de réalité »
Ensuite, Human Rights Watch explique comment l’activisme LGBT survit dans les plus sévères conditions, dans des États répressifs et des zones de conflit. Il révèle aussi, ce qui est particulièrement intéressant, les approches créatives utilisées dans des contextes moins répressifs, pour obtenir le soutien du public et intégrer les droits des personnes LGBT+ dans un dialogue élargi sur les droits humains et le genre.
« Votre corps, vos désirs, vos idées sont à vous, et à vous seuls. Si des personnalités religieuses, le gouvernement ou vos parents n’aiment pas ce que vous êtes, ils ont tort » – Rima, femme bisexuelle, Liban
Car les différentes personnes qui ont rencontré l’organisation pendant son enquête sont unanimes : ras-le-bol d’être toujours victimisé.e.s par les médias du monde entier. Selon eux, cette couverture ne tient pas compte des moyens mis en œuvre par les activistes de la région et les rend parfois totalement invisibles. « Nous ne voulons plus de cette image qui nous pose en simples victimes », a ainsi expliqué Zoheir Djazeiri, un activiste algérien, à Human Rights Watch. « Nous voulons parler de réalité, de violence, mais aussi [montrer ce qui est] positif. »
“I am gay, whether you like it or not.”- Abdellah from #Morocco.
LGBT Voices from the Middle East & North Africa. #NoLongerAlone https://t.co/waSu1iwgp6
4/9 pic.twitter.com/NTPfrm7xOX— Human Rights Watch (@hrw) 17 avril 2018
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