États généraux de la bioéthique : l'incruste continue et tourne à l'absurde
« L'enfant doit-il donner son consentement à une PMA sans père ou à une GPA sans mère d'origine ? », voici le thème d'un débat proposé par une personne sur la plateforme des États généraux de la bioéthique. Attention danger.
C’est comme le bon vieux temps des AG à l’université, quand l’amphi était déjà rempli de réacs, avant le vote pour ou contre le blocage. On en parlait la semaine dernière, le Centre LGBTI de Nantes tirait la sonnette d’alarme sur les réactionnaires qui ont tendance à remplir les salles aux États généraux de la bioéthique, qui statueront prochainement sur l’ouverture ou non de la PMA à toutes et à tous. Et par leur présence gangreneuse, ils pourraient bien finir par peser dans les débats.
Basée sur le principe de la participation et du débat citoyen, la plateforme des États généraux de la bioéthique offre à tout.e un.e chacun.e d’ajouter sa pierre à l’édifice. Ce que n’a pas manqué de faire un.e certain.e « Verniere » (oui comme l’eau « naturellement gazeuse ») le 25 février, avec une proposition qui serait drôle si elle n’était pas homophobe.
L’enquête ne sera pas confiée à Sherlock Holmes, qui prouverait en moins de deux secondes que Verniere balance ses bulles du côté réac’ de la stratosphère. Et qu’il ou elle a manqué tous les cours de Sciences de la vie et de la terre (SVT). Comment faudra-t-il rappeler à cette personne que les cellules ne peuvent pas donner leur consentement puisque ce sont des cellules (qui peuvent être avortées d’ailleurs) ? Ensuite, les expressions comme « PMA sans père » et « GPA sans mère d’origine » ne laissent pas de place au doute : Verniere a défilé dans les cortèges roses et bleus. Tout comme l’une des 8 personnes qui a voté pour ou contre sa proposition et qui a choisi un drapeau de la Manif pour tous comme photo de profil.
Passons sur la mention traumatisée de l’ablation de l’appendice pour nous concentrer sur le plus important : faut-il vraiment laisser des cohortes de Verniere occuper les salles et les plateformes où se discute l’égalité entre tout.e.s les citoyen.ne.s ? La réponse est non. Car le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) remettra un rapport basé sur ces débats au gouvernement, qui en tiendra compte dans la révision de sa loi bioéthique, prévue pour l’automne 2018.