Loin du FN, Florian Philippot lance les Patriotes
Philippot parviendra-t-il à exister politiquement sans le Front national, à qui il avait ouvert de nouvelles perspectives ces dernières années ?
Devant quelques centaines de personnes rassemblées à Arras, l’ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot a donné ce dimanche 18 février le coup d’envoi de son nouveau parti sobrement nommé Les Patriotes.
C’est par un discours totalement dirigé contre un Front national « embourbé, perdu, pathétique », et contre Marine Le Pen, qu’il a donné le « la ». Florian Philippot n’a finalement que peu donné à voir un véritable programme. Il s’est fait tantôt fait lyrique, en surfant sur l’imaginaire patriotique, tantôt cabotin en s’attaquant de façon fort imagée à Emmanuel Macron (on retiendra une étrange comparaison avec une bouteille de shampooing). On notera surtout son europhobie tenace et son envie de suivre les traces du Royaume-Uni en menant à son tour le « Frexit ».
L’héritage de Philippot au FN
Artisan de la dédiabolisation du parti d’extrême droite, Florian Philippot avait été outé en une de Closer, en décembre 2014. Il a longtemps représenté la tendance moins dure, moins conservatrice du Front national. Cela avait permis à Marine Le Pen de séduire un électorat plus urbain, plus jeune, en lui permettant de se présenter comme défenseuse des femmes ou des homosexuel.le.s. Absente remarquée du débat explosif sur le mariage pour tous, elle a aussi présenté l’islam comme une menace pour la sauvegarde des droits et libertés des femmes. Une stratégie payante dans les sondages, mais pas suffisante pour gagner l’Elysée.
Vice-président du parti pendant cinq ans, Florian Philippot aura incarné une certaine évolution du Front national. Évolution qui se poursuivra désormais sans lui. Reste à savoir si Les Patriotes représentera réellement une force crédible sur l’échiquier politique…