Aux États-Unis, les personnes LGBT+ moins acceptées qu'en 2016 d'après le GLAAD
Une étude mandatée par l'organisation américaine GLAAD montre une forte baisse de la tolérance des personnes non-LGBT+ aux États-Unis sur un an.
En 2017, plus d’Américains ont répondu s’être sentis « très » ou « assez mal à l’aise » en présence de personnes LGBT+ qu’en 2016. 31 % en voyant des couples se tenir par la main (contre 29 %), 30 % à apprendre le coming-out d’un ou d’une membre de sa famille (contre 27 %) ou 31 % à savoir que l’institut de son enfant est LGBT+ (versus 28 % en 2016).
Il y a quatre ans, l’organisation GLAAD (littéralement « L’Alliance des gays et les lesbiennes contre la Diffamation »), avait missionné l’un des plus gros instituts de sondage, Harris Poll, pour une étude inédite. Le but : mesurer les attitudes des Américains envers les personnes LGBT+ (dans le texte, « A survey of American Acceptance and Attitudes Toward LGBTQ Americans »).
Le bilan 2018 n’est donc pas très reluisant. L’étude, sortie le 25 janvier, ne fait pas que montrer que l’acceptation a baissé : s’ajoutent l’augmentation de l’agressivité et un amenuisement des soutiens. 55 % des personnes LGBT+ ont déclaré avoir expérimenté des discriminations basées sur l’identité de genre et/ou l’orientation sexuelle contre 44 % en 2016. L’association considère qu’avec ce bilan, on retrouve des taux comparables à 2014.
Retour en arrière
Pourquoi un tel retour en arrière ? Sarah Kate Ellis, présidente de GLAAD, donne son point de vue dans la présentation de l’étude et considère que cette baisse est la « dangereuse répercussion » de la teneur des débats subis par le pays en 2017. « 2017 a apporté une rhétorique pesante à l’encontre des communautés marginalisées par rapport à la culture dominante américaine ». « Combler le fossé pour arriver à une véritable acceptation viendra d’une plus profonde compréhension et une meilleure empathie envers les personnes LGBTQ », explique le rapport.
« Le progrès pour les communautés marginalisées est un balancier qui tangue dans les deux directions »
En somme, les bonnes nouvelles, comme l’autorisation par la Cour Suprême américaine du mariage pour tous en 2015, ont mis en colère certains. Et les mauvaises, comme les politiques LGBTphobes poussées par Donald Trump, avec le bannissement des personnels militaires transgenres, en ont mis d’autres mal à l’aise.
« Le progrès pour les communautés marginalisées est un balancier qui tangue dans les deux directions, mais se conclut toujours par la liberté. Combler le fossé pour arriver à une véritable acceptation ne viendra pas uniquement de la législation ou de décisions judiciaires, mais d’une plus profonde compréhension et une meilleure empathie envers les personnes LGBTQ ».
Une bonne nouvelle tout de même : 79 % des Américains et Américaines soutiennent l’égalité de droit pour les personnes LGBT+.