« Mano Solo, il ne reste que sa voix », par Maxime Donzel
Si le décès dimanche du musicien Mano Solo laisse un vide dans le paysage musical, il faut également souligner qu'il y a désormais une personnalité publique séropositive de moins en France. Dans le milieu culturel, on se rapproche un peu plus de zéro.
Si le décès dimanche du musicien Mano Solo laisse un vide dans le paysage musical, il faut également souligner qu’il y a désormais une personnalité publique séropositive de moins en France. Dans le milieu culturel, on se rapproche un peu plus de zéro. Au-delà de la tristesse que je ressens aujourd’hui, je ne peux que me désoler de ce manque, tant la présence de cette maladie dans l’espace public me semble essentielle. Séropositif depuis 1986, Mano Solo parlait librement de la maladie, et en faisait même une source d’inspiration pour ses chansons. Dès son premier album en solo, La Marmaille nue, il évoque explicitement le sida (au sujet de la paternité : « et même si j’ai le sida, moi ça me coupe pas l’envie, moi j’me dis pourquoi pas »). Des chansons qui évoquaient la solitude et la peur de la mort, mais surtout l’envie de se battre : « plutôt crever que de…
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