Londres : Un promoteur immobilier tenu d’assurer la survie d’un établissement LGBT+

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À Londres, les autorités ont obtenu le financement d’un lieu de remplacement pour un bar gay du quartier de Hoxton dans le cadre d’un projet immobilier.

Friends of the Joiners Arms/Capture d'écran Facbook @friendsofthejoinersarms

Les lieux de rencontres et d’échanges LGBT+ disparaissent petit à petit. Aussi bien à Paris avec l’annonce récente de la fermeture du mythique club gay Le Tango… qu’à Londres ou ailleurs. La communauté LGBT+ de Londres est aussi victime de nombreuses fermetures d’établissements.

Dans le quartier branché de Hoxton, le Joiners Arms était une véritable institution pour la communauté LGBT+. Fermé depuis 2015, ce bar comptait parmi ses habitués de nombreuses personnalités tel que le couturier Alexander McQueen, le chanteur Rufus Wainwright ou bien le comédien Ian McKellen. Dans le cadre d’une importante opération immobilière, le bâtiment doit être démoli pour donner naissance à un hôtel et quelques logements.

Les autorités de l’arrondissement de Tower Hamlets avaient exigé que les promoteurs s’engagent à maintenir un club LGBT+ pour les 25 ans à venir. Hélas, les travaux affichent déjà six années de retard, laissant la communauté LGBT+ locale sans aucun autre lieu dans ce quartier.

Pour pallier le retard et le manque de ce lieu de rencontre, les promoteurs ont récemment pris la décision inédite de financer un bar LGBT+ éphémère qui accueillera les habitués du Joiners Arms jusqu’à la fin des travaux.

« Si le projet va de l’avant, on doit s’assurer que la communauté queer ait un lieu de remplacement à long terme, et entre temps, un local pour compenser ces années de fermeture. » a déclaré Amy Roberts, du collectif Friends of the Joiners Arms.

Le collectif doit ainsi recevoir 110 000 euros pour ouvrir ce bar provisoire. La somme s’ajoute aux 153 000 euros destinés à la réinstallation du Joiners Arms dans ses nouveaux murs, ainsi qu’à une dispense de loyer pendant dix-huit mois.

« J’ai hâte de voir les choses avancer. Cela veut dire trouver un moyen viable de développer le bâtiment et de mettre sur pied une nouvelle boîte LGBT+. Quand nous aurons surmonté le Covid, Tower Hamlets sera aux premières loges pour célébrer sa diversité et pour être un quartier à visiter. » confie John Biggs, maire de l’arrondissement de Tower Hamlets.

Entre 2006 et 2017, Londres a vu fermer les deux-tiers de ses bars, pubs et clubs LGBT+ qui ont été fragilisés par une baisse de leur fréquentation et par la spéculation immobilière. Aujourd’hui, il ne reste qu’une cinquantaine d’établissement LGBT+ qui sont plus que jamais menacés par la crise actuelle.